Dans le bas du bourg, sur la place Jean Favard.

Carte postale peu répandue, éditée par De Nussac vers 1910.

Comme bien souvent, sans doute invités par le photographe, ou simplement guidés par leur curiosité, les habitants du lieu prennent la pose. Malheureusement l’utilisation d’une petite focale nécessaire pour élargir le champ, modifie la perspective tout en éloignant les personnages.

A gauche la maison Malterre avec son enseigne " boulangerie " faisait aussi café restaurant. Le boulanger Maurice Malterre , cousin de Tony, mourut très jeune mais le travail continua grâce à son beau-frère Félix Gasne, il y avait donc à cette époque trois boulangeries dans le bourg . Anaïs fille de Maurice, célèbre pour son expression " pauv’frère " se contenta de tenir l’auberge, mais elle le fit pendant plus de 60 ans, tout en organisant dans la grande salle des réunions, des bals et des banquets !

A droite, la maison Bourcy, occupée par Félix l’horloger, n’est pas encore le grand magasin qu’elle deviendra dans les années 50. De même, à gauche, le chai du marchand de vins Edgar Ribot n’occupe encore que le bout de l’ancienne maison de son grand-père Mazetier.

La dernière maison est celle du maréchal Antoine Brisson. On distingue à droite le "travail", solide bâti en bois pour attacher les chevaux ou les boeufs avant de les ferrer.
Sur la route il y a d’abord une charrette tirée par un âne, ce qui devait être assez courant à l’époque ; plus loin on ne voit que la roue avant d’un vélo ou d’une moto ce qui devait déjà être une attraction ; et enfin, il me semble bien distinguer l’avant d’une automobile qui pourrait être celle du photographe Alphonse de Nussac. Ce Guérétois fut en effet l’un des premiers creusois à disposer d’une automobile, ce qui lui permit de prendre des milliers de clichés dans toute la Creuse, immortalisant ainsi de nombreuses scènes de nos campagnes !