Le château du Chiroux
Article mis en ligne le 23 novembre 2014

par Georges Rayet

C’est le plus ancien des châteaux de la commune, cité dans le cartulaire de Bonlieu comme appartenant en 1150 à Geraldus del Chiro. On peut même remonter un peu plus loin en pensant aux nombreuses amphores trouvées dans une cave et se dire qu’il y avait là une villa près de la voie gallo-romaine . D’ailleurs, certains historiens ont écrit que la famille Brandon ( ou des Brandons ), seigneurs du Chiron, Fressineau et autres lieux à la fin du moyen-âge, descendait de Brandonus, sénateur romain établi lors de la conquête des Gaules.

Parmi ces Brandons, dont certains comme Jean II ont laissé de mauvais souvenirs, on peut citer Guillaume, François, Jean, Symphorien et pour finir Antoine , écuyer seigneur du Chiroux, propriétaire du Mazeau et d’une grande partie de la commune, qui épousa Jeanne de La Roche Aymon en 1608, mais n’eut pas d’héritier mâle.
Françoise de Chalus, fille de Jeanne issue d’un premier mariage, assura l’avenir du château en s’y installant en 1622 avec son troisième mari, François Pouthe, seigneur de Fromental.

Après François , il y eut André puis Antoine, Jean-Joseph, Pierre Claude, Amable Gaspard, Amable Joseph Gaspard et enfin Gaspard Louis Amable. Tous se disaient seigneurs du Chiroux et de la Ville du Bois, château de la commune de Sannat ayant appartenu aux La Roche Aymon. C’est d’ailleurs là qu’ils résidaient le plus souvent .

Après la révolution de 1789 la propriété fut vendue à de riches bourgeois de Chénérailles, Nicolas Vertadier et sa belle-mère Anne Bussière. Rachetée à la fin du XIX ème siècle par Jean-Louis Masfrand, elle est restée dans cette famille jusqu’à aujourd’hui. C’était un "chef d’oeuvre en péril" et le dernier propriétaire Jean-Jacques Masfrand fut primé par cette émission pour la rénovation effectuée notamment sur les toitures.

Le château comprend essentiellement une tour carrée de 10 m de côté ayant des murs de 2 m d’épaisseur, format que l’on peut dater du XII ème siècle, en raison de similitudes avec Lavaufranche et Etangsannes ( écrits du docteur Janicaud en 1934 ). Il y a 3 niveaux reliés par un bel escalier à vis et seulement 4 petites ouvertures sur le côté Est. Les deux échauguettes rajoutées à l’édifice au cours de la guerre de cent ans ( ou au XVII ème ? ) semblent avoir éloigné les éventuels assaillants, puisque l’histoire n’a rien retenu de ce côté là.

Autre curiosité du Chiroux, son pigeonnier.
C’est l’un des plus grands de Creuse avec à l’intérieur une belle charpente mais surtout 1150 boulins ! Il s’agit de petites cavités dans le mur, pour loger des couples de pigeon, privilège du seigneur avant la révolution, destiné à fournir de l’engrais pour les cultures.
On a calculé qu’un boulin correspondait à un demi-hectare ; ceci vous donne une idée de la grandeur de la propriété !
Je dois rappeler que l’intérieur du château et le pigeonnier ne se visitent pas, mais pour les amoureux des vieilles pierres, un petit détour par la route offre de jolies prises de vue.