Le château du Mazeau
Article mis en ligne le 6 octobre 2014
dernière modification le 2 mars 2015

par Georges Rayet

Après d’importants travaux de rénovation, les bâtiments ont retrouvé une seconde jeunesse et les nouveaux propriétaires, Mr et Mme Terraz, peuvent être fiers de leur réalisation. Ce château, ouvert au public pendant l’été, contribue à la renommée de la commune et mérite certainement le détour.

On lit souvent, sur des sites pseudo-touristiques adeptes du copier-coller, que le Mazeau est à l’origine de la création en 1121 de l’abbaye de Bonlieu.
En réalité, sur ce petit promontoire en bordure de Voueize occupé depuis l’antiquité, il y eut certes une enceinte fortifiée, mais le premier logis seigneurial dit "Château Vieux" ne fut probablement édifié qu’à la fin du XV° siècle, et ne devint résidence des abbés de Bonlieu qu’au milieu du XVI°.
Jean V de Saint-Avit, abbé commandataire résidant au Mazeau, fit alors construire vers 1560 une extension dite "Château Neuf ", toute en pierres de taille, avec une porte et des fenêtres finement sculptées. Il faut dire qu’à l’époque l’abbé avait à sa disposition les revenus d’une abbaye extrêmement riche.

La famille Brandon, seigneurs du Chiroux, ayant acquis l’ensemble vers 1580, fit construire à son tour la galerie à l’italienne, remarquable par ses médaillons en terre cuite et datée de 1620.

Un peu plus tard, cet ensemble revint à la famille de La Saigne Saint Georges qui l’occupa sans faire de travaux jusqu’à la révolution.
Mis en vente en tant que bien national, c’est un bourgeois de Chénérailles, Gilles Etienne Gerbaud de Malgane, avocat au parlement et notaire, qui acheta le chateau, le moulin et toute la propriété, pour y placer des métayers. La grange devenue nécessaire fut construite au XIX° siècle mais dans le même temps la petite chapelle du XV° et la tour ronde en limite sud-ouest ont disparu.

Sur cette carte postale écrite en 1932, année de l’inscription à l’inventaire des monuments historiques, la vie semblait douce dans la cour au soleil du matin.

Visiblement ( photo de 1932 ) l’état du château ne s’améliorait pas et de nombreuses bassines récoltaient l’eau dans les greniers lorsque Pierre Lajoie, peyratois d’origine et déjà propriétaire de Villemonteix, se porta acquéreur vers 1985. On s’occupa d’abord des toitures, puis des fenêtres et l’on put organiser des visites et des expositions. Mais extérieurement peu de changement.

Les derniers acquéreurs, Mr et Mme Terraz ont eux franchi le pas, et à partir de plans d’époque ont considérablement amélioré l’esthétique, notamment en rajoutant une tour à la galerie italienne :

Il suffit de comparer avec la photo précédente pour se faire une idée de la qualité des travaux. Et sur la façade ouest à l’extérieur, une petite lucarne sur la tour carrée a modifié complètement le ressenti.

Par contre , à l’intérieur au rez de chaussée, peu de changement et l’on retrouve une ambiance moyenâgeuse avec les grandes cheminées décorées et les plafonds à la française :

On visite également la boulangerie qui longtemps servit d’étable et les caves dans lesquelles sont exposés une urne funéraire avec son contenu et différents objets trouvés au voisinage. On parle toujours et encore d’un souterrain qui rejoindrait Bonlieu .....

On peut supposer que le site sera de nouveau ouvert au public pendant la saison estivale et que de nombreux visiteurs apprécieront sa beauté retrouvée.
Parce qu’il le vaut bien !