Pas de week-end pour les agents EDF
Article mis en ligne le 29 janvier 2007

par Daniel Grosvallet

Dimanche 29 janvier 2007, 14 heures :
Une équipe de quatre agents EDF de l’agence de Boussac s’affaire près du transformateur à la sortie de Peyrat-la-Nonière, près du stade.
Les problèmes générés par les abondantes chutes de neige avaient provoqués la rupture d’un élément. Jeudi soir, lors du rétablissement du courant dans le bourg, le secteur du lotissement, ainsi que le village des Boueix sont restés dans le noir. Le lendemain, un groupe électrogène a été installé provisoirement pour pallier à l’urgence. La panne diagnostiquée, la réparation définitive a eu lieu dimanche après-midi.

De 16 à 18 heures de travail quotidien

Laurent Neron, responsable du site de Boussac, présent sur place avec ses hommes, avoue avoir eu une semaine difficile. De 16 à 18 heures de travail quotidien n’ont cependant pas entamé la détermination de son équipe. La fatigue commence pourtant à se faire sentir. Avec la satisfaction du devoir accompli, le retour à un rythme de travail normal est envisagé dès cette semaine… avec en plus quelques heures de récupération bienvenues.
Ils soulignent unanimement le bon accueil de la part de la population, malgré, pour certains habitants, plus de quatre jours sans électricité. « Heureusement que nous avons bénéficié du concours des agriculteurs qui ont déneigé pour faire circuler nos véhicules et qui, parfois, nous ont tirés pour nous sortir d’un mauvais pas ! »

Laurent Neron (à droite) et ses hommes s’apprêtent à intervenir
Le travail sur les lignes nécessite du matériel spécialisé, pas toujours aisé à acheminer sur les lieux

Un diagnostic rendu difficile

On a comparé ces journées à celles qui ont suivi la tempête de décembre 1999. Pour eux cela a même été pire.
« En 1999, avec l’aide de tronçonneuses, nous arrivions à nous frayer un chemin. Cette fois, avec l’épaisse couche de neige, nous avions de grosses difficultés pour progresser »
En effet, ils ne disposent que d’un 4x4, les autres véhicules n’étant pas équipés pour le tout terrain. Et puis, tiennent-ils à souligner : « En une année les effectifs sont passés de 18 à 10 agents sur Boussac. Le diagnostic commencé mardi matin a forcément été plus long à effectuer. »
Dès mercredi des équipes de renfort en provenance de Montluçon, Marseille, Clermont-Ferrand et La Roche-sur-Yon sont intervenues sur le secteur de Peyrat-la-Nonière. La coordination était effectuée par la cellule de crise située à Guéret.

Élagage, vétusté, enfouissement

Les trois quarts des problèmes proviennent des arbres qui se sont abattus sur les lignes, sous le poids d’une neige collante, gorgée d’eau. Le problème de l’élagage qui devrait être effectué par les propriétaires riverains reste posé, sans solution juridique.
La vétusté de certaines lignes, qui datent de plus de quarante ans, est la cause des autres pannes, avec la rupture des câbles. Les réalisations actuelles sont conçues pour supporter 3 kg de givre au mètre, ce qui est loin d’être le cas en certains endroits.
La solution ?
L’élagage bien sûr, porté à 15 mètres de chaque côté des lignes, et l’enfouissement des tronçons situés en zone boisée.
Reste le nerf de la guerre : le financement. Il faudra pourtant bien y réfléchir : les journées de travail perdues dans les entreprises et les pertes d’exploitation en agriculture, en particulier, sont à mettre en balance avec l’investissement qu’il serait nécessaire d’effectuer. Il faut bien prévoir de nouvelles catastrophes météorologiques comme celle que vient encore de subir la Creuse.