C.A.Peyratois : saison 64-65 fin
Article mis en ligne le 23 novembre 2008
dernière modification le 17 mars 2009

par Georges Rayet

L’évènement de l’année, c’est la venue à Peyrat du Stade de REIMS avec sa grande vedette Raymond KOPA.

FIN DU CHAMPIONNAT


A la fin fevrier, et pour sa première année dans l’élite du football creusois, nous retrouvons le C.A.P à la cinquième place, derrière Bénévent, Gouzon, Auzances et Felletin, à 7 points du leader.

Le C.A.P. domine nettement Reterre


Départ en coup de feu de Peyrat qui par Montagnon ouvre la marque à la 30° seconde. Deux ou trois occasions manquées aussitôt après montrent tout le mordant des locaux, mais Reterre égalise sur coup franc par un tir de 50 m sous la barre.
Peyrat faiblit un peu, le jeu devient sensiblement égal, sans grand brio. Montagnon néanmoins inscrit son deuxième but à la 32° minute.

A la reprise, les Peyratois réussissent à mieux distribuer et Montagnon poursuit son festival en marquant à la 50° et à la 66° minutes. Reterre bien que dominé, n’enterre pas la balle et plusieurs actions mettent en danger les buts de Peyrat.
Mais la réussite de Montagnon semble avoir redonné l’influx à ses camarades. Rayet, d’un centre tir de la gauche, dans un angle très fermé, accentue la marque à la 72° minute, et Berger, dans le style percutant qu’on lui connait, déborde par deux fois la défense adverse et marque à la 35° minute.

La photo du jour est de mauvaise qualité, mais je pense que vous reconnaissez sans peine les joueurs encadrés par François Chatelard et Jean Laffargue. Mais aussi on découvre, entre Marcel Kipp et Daniel Castillo, la frimousse de Mario Cappelleto, notre arbitre de touche dont les décisions furent quelquefois contestées par nos adversaires....

Les 3 derniers matches de championnat ne changeront guère le classement, avec un nul à Chatelus (1-1), un nul contre Felletin (1-1) et enfin une défaite (2-5) à Gouzon. Et pourtant ce jour là, nos adversaires n’étaient parait-il que 9 joueurs valides, mais l’article écrit par un Gouzonnais est-il vraiment digne de foi ?


Pendant ce temps, l’équipe réserve effectue un bon parcours et termine à la cinquième place. Sur cette photo du 28 février 1965, jour de victoire contre le leader Soumans par 4 buts à 3, on reconnait de gauche à droite :

Au premier rang : Maurice Gaudy, Sabino Sgorlon, Georges Bodeau, Pierre Debellut, Louis Sgorlon.
Au deuxième rang : Edgar Ribot, Michel Ruchon, Gérard Laumay, René Castillo, Guy Vincent, Pierre Beaujon et Jean-Claude Bouchet.
Il faut dire que cette équipe avait fière allure avec une majorité de joueurs ayant fréquenté l’équipe première.
Un léger doute concerne Maurice Gaudy, que je ne vois jamais apparaître dans la composition de l’équipe : serait-ce un cas flagrant de fausse licence ?
Sur présentation de ce document, une remise vous sera consentie à l’entrée de La 25° AVENUE. (Enfin si Edgar est d’aussi bonne humeur que sur la photo !)


Coup de chapeau à nos minimes qui dominent Gouzon

En première mi-temps, nos petits jouent contre le vent et il leur faut mettre à fond leur possibilités pour conduire la balle vers les buts adverses. On note quelques belles actions de Jean-Michel Chéroux, Kiki Gasnier,Jean-Claude Boiron et à la vingtième minute sur un tir de Joseph Castillo, le gardien de Gouzon détourne dans ses filets.
En deuxième mi-temps , Gasnier et Cheroux marqueront sous la pluie des buts assez chanceux et Gouzon réduira le score sur coup-franc.
Il faut féliciter tous les participants pour leur ardeur et leur correction. A Peyrat, Pierre Decelle, toujours égal à lui-même, fut un peu gêné par le vent dans ses tirs de corner ; Jean-Pierre Monglon est bien, mais un peu lent à se débarasser de la balle ; nos trois piliers de défense, Nevio Cappelleto, Maurice Kipp, Christian Houlbrecque et le portier Jean-Pierre Mollas qui acquiert peu à peu sûreté et détente, constituent une sympathique quadrette. Mais il faut faire une mention spéciale pour Guy Bouchet, consciencieux, volontaire, adroit, qui fut “l’homme du match”.

Vous constatez comme moi que l’auteur de ces lignes ( je pense qu’il s’agit de notre président Jean Laffargue), parle avec amour de “nos petits”. Et souvent revenait dans les commentaires l’espoir que l’on mettait dans ces talents prometteurs.
C’est ainsi que pendant près de 20 ans Pierre Decelle fit les beaux-jours d’Aubusson et Christian Houlbrecque ceux de l’entente Evaux-Budelière tandis que les familles Kipp et Cappelleto fournissaient l’A.S. Creuse en gardiens de valeur !
Jean-Pierre et Guy Bouchet n’ont pas eu la chance, hélas, d’exercer aussi longtemps leur talent au C.A.P.
Et notre Schmoll, réputé lent à l’époque, nous a finalement quitté plutôt rapidement.


L’EVENEMENT DE L’ANNEE


Mais depuis quelques temps, nos dirigeants se démenaient jour et nuit pour organiser ce qui restera la grande journée de l’histoire du C.A.P. : la venue de la grande équipe de Reims !

Je me souviens de quelques préparatifs : il fallait organiser un convoi pour aller chercher les joueurs qui arrivaient la veille à la gare de Montluçon, ensuite il fallait prévoir l’hébergement chez l’habitant, sachant que les capacités hotelières de l’époque n’ont pratiquement pas changé. Je ne sais plus où avait couché Raymond Kopa, mais pour lui on choisissait ce qui était le mieux ....
Et dans la presse locale, on annonçait tous les jours la grand fête du football, prévue pour le dimanche 2 mai 1965. Il fallait absolument prouver qu’IL serait là !

Cette grande fête, qui est surtout celle de la jeunesse et du sport, sera présidée par M. Bussière, président du district.
A 11h.30, la municipalité offrira un vin d’honneur à la mairie.
A 14 heures, au stade municipal A. Fradet, édifié grâce à la générosité de notre municipalité, le C.A. Peyratois rencontrera en lever de rideau, l’équipe de Bonnet près Riom.
En intermède, les enfants des écoles exécuteront sous la direction de leurs maîtres, des mouvements de gymnastique accompagnés de musique.
A 15 heures, le stade Rémois avec ses vedettes se présentera face aux amateurs Montluçonnais, bien connus de tous les sportifs de la région et dont l’éloge n’est plus à faire.
Après le match, M.Olivier, représentant la maison Ricard, offrira un apéritif d’honneur aux personnalités présentes : dirigeants, joueurs, service d’ordre, etc...
Vers 20 heures, un repas amical réunira les invités du C.A.Peyratois.
En soirée, dans un parquet monté à côté du stade, se réalisera la “nuit du foot” avec l’orchestre Malley, mettant ainsi dans la gaieté et la bonne humeur un point final à cette belle journée.
Télé-Auvergne prêtera son concours et fera revivre sur l’écran les principales séquences de cette grande manifestation sportive.


Le soleil fut de la partie et la foule considérable, estimée à 4000 personnes, avec plusieurs rangs bien serrés tout autour du stade. Finalement Reims se présenta avec de nombreux remplaçants, Wendling, Akesbi, Devannes et Bourgeois étant absents, mais le match fut agréable, équilibré (score final 1-1) et l’on vit Kopa réussir quelques beaux gestes.
A la fin du match, la foule se précipita sur la vedette du jour pour lui crier sa joie d’avoir vu en action celui que les plus grands stades du monde ont salué comme un des plus sympathiques phénomènes du football international.
Mais c’est dans ma Dauphine à moi, qu’il redescendit du stade jusqu’à la mairie pour le vin d’honneur.
A propos, je suppose que vous avez noté les pratiques commerciales de la grande marque d’apéritif anisé. La loi Evin n’était pas encore passée.
Curieuse (heureuse ?) époque où la maréchaussée levait le coude avec les automobilistes !